Décidément les ex-Spiridoniens ont l’art de la formule. C’est Jean Claude Pons, le créateur de la course qui insiste par deux fois lors d’un entretien dans le magazine Wider en 2021 : « Sierre-Zinal ce n’est pas du trail, c’est une course de montagne ».
Sierre-Zinal, course de montagne
Remettons nous dans le contexte. Dans les années 1970, les courses nature existaient depuis longtemps mais seulement pour un tout petit nombre, grâce à la passion de Jean-Claude Pons et de quelques pionniers proches du mouvement Spiridon. Ils nous ont montré le chemin* (*trail en anglais) pour démocratiser la discipline comme l'explique très bien "La folle histoire du trail" de Jean-Philippe Lefief.
L’essor de la terminologie « Trail » est codifié seulement depuis le milieu des années 90. Le succès du trail est amplifié depuis près de 20 ans et il dépasse aujourd'hui le nombre de course sur route en 2022. Qui pouvait le penser en 1974 ?
Au début des années 1970, les courses de montagnes sont encore relativement rares en Suisse. Plutôt que de s'inspirer de ce qui existe déjà, Jean-Claude Pons décide de créer sa propre course en suivant ses idées novatrices. Il trace un parcours particulièrement long de 31 km qui relie la ville de Sierre au village de Zinal en traversant le val d'Anniviers. La course est également ouverte à toutes et tous, ce qui était loin d'être le cas de toutes les courses à l'époque. Ainsi les femmes courent sur le même parcours que les hommes et les sportifs populaires sont invités à participer dans la catégorie « Touristes ».
Malgré le scepticisme des autorités locales, la première édition est un succès. 422 coureurs rallient la ligne d'arrivée. Le fondeur Edi Hauser remporte la victoire devant le favori désigné, le champion olympique Gaston Roelants2.
À la suite du succès de cette première édition, Jean-Claude Pons est contacté par Tamini et Jeannotat, fondateurs du magazine Spiridon qui souhaitent promouvoir la discipline de course en montagne.
Aussi, quand en 1974 Tamini sera appelé à seconder l’organisateur de la course il obtiendra qu’après l’arrivée un repas festif réunisse les plus de 3000 participants. Et qu’ainsi le plus anonyme des coureurs puisse voir de près et côtoyer les coureurs les plus en vue. En l’occurrence, plus que pour l’extraordinaire vainqueur Hauser, un garde- forestier du Haut-Valais, médaille de bronze en ski de fond à Sapporo, on n’avait d’yeux que pour le Belge Gaston Roelants, recordman du monde de l’heure, qui brillait depuis des années par les pistes et les cross et les routes d’un peu partout.
Les deux hommes créent la Coupe internationale de la montagne (CIME) dont la première édition a lieu en 1975. La course Sierre-Zinal est inscrite au calendrier de la compétition. Elle est avec la course
Sierre-Montana, la seule course classée en catégorie A, confirmant d'emblée son caractère international
3,4. En 1979, la CIME introduit une nouvelle catégorie d'épreuve baptisée « Super ». Elle est réservée aux courses présentant des difficultés comme un long parcours ou un fort
dénivelé. Sierre-Zinal est choisie comme l'une des trois épreuves inaugurales « Super ».
Descriptif et localisation
La course
Sierre-Zinal est une course de montagne de 31 kilomètres se déroulant dans les Alpes Valaisainnes et reliant la ville de Sierre au village de Zinal par le versant est du val d'Anniviers. Elle est organisée annuellement le deuxième dimanche d'août. Sierre-Zinal est aussi appelée « la course des cinq 4 000 » du nom des cinq montagnes culminant à plus de 4 000 m, visibles du parcours de la course :
Weisshorn (4 506 m),
Zinalrothorn (4 221 m),
Ober Gabelhorn (4 063 m),
Cervin (4 478 m) et
Dent Blanche (4 357 m). La première édition de cette course de montagne s'est déroulée en 1974.
Aujourd'hui la course est considérée comme l'une des plus belles et des plus difficiles du monde, en raison de son parcours exceptionnel qui traverse les montagnes et les alpages de la région. Vous l'avez compris, elle est également connue pour son ambiance conviviale et festive, avec de nombreuses animations et activités organisées en marge de la course.