L'équipe - Gaëlle, Sébastien et Franck
RENCONTRE AVEC GAËLLE BERLIOZ
Directrice artistique, associée, spécialiste de mode outdoor et yogiste.
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Gaëlle vit à Chambéry. Elle nous raconte l’origine de sa passion pour la mode outdoor, son mode de vie green et comment elle conçoit son métier dans une industrie textile en mutation.
D’où vient ton intérêt pour la mode outdoor ?
Je viens d’une famille qui a toujours fait beaucoup de sport. Mes parents n’étaient pas des champions de haut de niveau, mais des touche-à-tout, qui pratiquaient l’escalade, le ski de fond, la randonnée glacière... Le sport a toujours été ancré dans la culture familiale. À Noël, par exemple, nous recevions du matériel sportif ! La veste de ski dernier cri était le cadeau ultime, mais ça pouvait être aussi une combinaison de surf, une paire de chaussures de rando. Bref, il n’y avait sous le sapin que les derniers vêtements techniques qui venaient de sortir. Sans aucun doute, ma culture pour la mode outdoor vient de là. Et c’est naturellement, comme j’adorais aussi dessiner, que j’ai décidé d’en faire mon métier en devenant directrice artistique. Après des études d’art appliqué, de stylisme et de graphisme, je suis rentrée dans un bureau de tendance, Promostyl, pour travailler sur les tendances sport. J’y ai passé 8 ans. Ce furent de très belles années. J’ai eu l’opportunité de travailler avec de superbes marques. Jusqu’au jour où ma conscience écolo m’a rattrapée… et que j’ai décidé de tout arrêter !
Que reprochais-tu au milieu de la mode ?
Produire pour produire, toujours plus. J’ai eu un ras le bol de cette industrie, qui est l’une des plus polluantes de la planète. J’avais un sentiment de gâchis. Je ne m’y retrouvais plus.
Et pourtant tu y es revenue ?
Oui mais différemment ! Aujourd’hui je travaille avec des marques qui partagent mes valeurs et qui veulent faire bouger les lignes en étant plus responsables et plus humaines, comme Spiridon. Ma mission au quotidien désormais, c’est de répondre à cette question : comment continuer à produire de manière propre sans puiser dans nos ressources ? C’est passionnant. Pour moi, on ne peut pas faire de l’outdoor sans être concerné par les questions environnementales. On ne peut pas polluer son propre terrain de jeu.
En quoi consiste précisément ta mission pour Spiridon ?
Mon rôle est de trouver les bonnes directions styles, le bon sourcing matière, les bonnes équipes de production au regard des valeurs humaines et écologiques de Spiridon. En ce moment, je suis dans la recherche de nouvelles fibres plus durables ; je source des textiles recyclés, recyclables et même compostables et qui soient en même temps d’une haute qualité technique. C’est hyper challenging et très excitant de se dire qu’on participe à un changement de paradigme dans la manière de produire. Et c’est formidable de le faire pour Spiridon qui a déjà un très bel univers, une identité forte, un engagement historique pour les femmes, pour la diversité… Tout cela a tellement de sens ! Et je suis convaincue qu’on n’est qu’au tout début de l’aventure. On va faire de grandes choses très engagées écologiquement et humainement pour Spiridon
L’environnement, c’est un sujet qui te préoccupe depuis longtemps ?
Depuis toujours ! De par mon éducation d’abord. J’ai grandi et je vis à en Savoie. Quand on a un tel terrain de jeu à disposition, on a envie de le protéger. En tout cas, c’est comme cela que j’ai été élevée par mes parents et même mes grands-parents. Quand j’étais enfant et que je partais en trek, mon père m’apprenait à ne rien laisser de notre passage, il m’enseignait l’observation de la nature, la nécessité de la respecter et de la protéger. Dans ma vie quotidienne, je suis assez intransigeante sur la question ! Je n’achète jamais de bouteilles en plastique - j’ai toujours ma gourde - je refuse les capsules de café, j’essaie de tendre vers le zéro déchet…. Alors forcément je veux travailler avec des gens qui partagent cette vision.
De par ton expérience, tu as une très grande connaissance des marques. Quelles sont celles qui t’inspirent ?
Mon modèle reste Patagonia. Je pense qu’Yvon Chouinard, son fondateur, était vraiment un visionnaire, un précurseur. Non seulement dans son approche « écolo » de l’outdoor mais aussi dans sa vision des rapports humains. Son livre Let my people go surfing, qui expliquait la confiance qu’il avait en son équipe, est magique. De nombreuses boites mériteraient de s’en inspirer aujourd’hui ! Pour moi les valeurs humaines sont aussi importantes que les valeurs environnementales. Et c’est aussi pour ça que j’ai rejoint Spiridon.
Le sport, ses vêtements et son histoire te passionnent. Et toi, es-tu sportive ?
Je pratique le Yoga Ashtanga. J’ai fait une retraite en Inde pour passer mon diplôme d'Ashtanga, après mon départ de Promostyl. Finalement ma rencontre avec Spiridon m’a fait revenir à la mode, mais je continue de pratiquer quotidiennement et ça m’aide énormément dans ma vie de tous les jours, tant familiale (j’ai des jumelles de 2 ans) que professionnelle. J’en tire une force incroyable. Grâce au yoga, je connais mes limites, je sais comment m’endormir (rire), je sais comment calmer mon mental, je sais écouter mon corps. C’est précieux !
Pour le reste, je suis une touche-à-tout ! Comme j’adore la nature, je pratique plein d’activités en extérieur comme la rando, l’escalade, le stand up paddle, le ski de randonnée… Mais je ne fais pas de compétition, je ne cherche aucune performance. Je fais du sport juste pour le plaisir, comme les Spiridoniens ! J’aime d’ailleurs beaucoup cette idée de plaisir dans la philosophie Spiridon. Je m’y retrouve parfaitement.
RENCONTRE AVEC SEBASTIEN RAFFIN
Modéliste, associé et amateur de course nature
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Sébastien est modéliste et associé à Spiridon.
Il vit à Annecy. Il nous raconte l’origine de sa passion pour le running, son plus beau souvenir de course, et comment il imagine le trail dans le monde d’après.
La course à pied et toi, c’est une histoire qui dure depuis quand ?
Depuis toujours ! Mon père courait. C’est lui qui nous a initié à cette pratique, mes frères et moi. Il faisait partie d’un Club Spiridon en Savoie avec lequel il participait à des courses de côtes, en station. On appelait ça les « courses nature ». Après les épreuves des adultes, il y avait toujours un parcours pour les enfants ; avec mes frères on y allait. On avait 8-10 ans, on faisait nos 800 m, nos 1,5 km. Et on adorait ça ! Ensuite, j’ai fait beaucoup de hand (jusqu’en Nationale 3 avec Aix-Les-Bains), et j’ai consacré moins de temps à la course. Mais quand tu as les bases, tu peux arrêter quelques années, tu gardes toujours un fond.
Depuis quand as-tu repris ?
J’ai recommencé il y a une dizaine d’années, en montagne, avec un copain. Courir est pour moi le meilleur moyen de me ressourcer, de décompresser. La course, c’est le moment où tu poses tout, où le cerveau se met sur off, où tu es en osmose avec les éléments et la nature. D’ailleurs, quand je m’entraine avec mon pote, nos sorties se déroulent toujours de la même façon. On commence par discuter de la vie de tous les jours, du boulot, de la famille… et ensuite vient ce moment où l’on ne parle plus, on regarde juste autour nous, on savoure, on est bien. Pour moi c’est ça la course : juste ce sentiment d’être bien.
Plutôt route ou sentier ?
Sentier sans aucun doute ! Je vis à Annecy. J’ai un terrain de jeu incroyable à disposition. Je pense aussi que courir dans la nature est moins traumatisant pour le corps. Sans parler du calme qu’offre le cadre et de sa beauté….
Participes-tu à des courses ?
Je fais 7 à 8 trails par an depuis une dizaine d’années. Ma dernière « grande » course, c’est la SaintéLyon, en 2019. 76 km et 2000 m de dénivelé sous des trompes d’eau !
Ton plus beau souvenir de course ?
Ah, il y en a tellement ! Mais l’un des plus beaux est la SaintéLyon justement mais l’année précédente, en 2018. C’était le matin au lever du soleil, ce moment où tu es vraiment dans le dur, tu as eu froid toute la nuit, tu as mal partout, tu te demandes ce que tu fais là… et là, tu vois la brume et le soleil qui se lève sur Lyon, et tous ces gens au bord de la route qui sont là pour t’encourager à 6h du mat, dans le froid… Ça rebooste tellement. C’est incroyable, vraiment magique. Et là tu comprends pourquoi tu es là !
L’après-course, ça donne quoi chez toi ?
Le repas et la petite bière avec les potes. On est sportifs mais on reste bon vivants. Comme le disaient les Spiridonniens, « La perf d’accord, la fête d’abord ! » Je me retrouve parfaitement dans cet état d’esprit !
Spiridon, ça t’évoque quoi d’autre ?
Mon papa bien sûr ! C’est grâce à lui que j’ai connu Spiridon mais j’ignorais toute la portée de ce mouvement. C’est en voyant, beaucoup plus tard, « Free to run », que j’ai vraiment découvert l’histoire de cette revue, ses valeurs, sa philosophie.
Nous venons de traverser une année très singulière avec la Covid. Comment vois-tu l’avenir des courses, après la pandémie ?
Je pense que les choses vont changer. Les grands sportifs, comme Kilian Jornet, ont d’ailleurs annoncé qu’ils allaient modifier leur façon de courir, leur planning… Ils vont moins prendre l’avion, privilégier les courses locales. Je pense que les gens vont préférer les courses plus petites, plus nature.
Cette préoccupation éco-responsable, c’est un sujet qui te touche ?
Bien sûr ! Déjà en vivant à Annecy, je suis de fait proche de la nature. Donc pour moi, c’est normal de faire attention à mon environnement et d’avoir un mode de vie « responsable ». Je fais mes courses dans les marchés locaux et très peu en grande surface, je trie, je limite les déchets, je participe à des opérations de nettoyage des sentiers. Ma maison, que j’ai entièrement construite, est bio-climatique. Pour moi, c’est naturel en fait.
Je crois que les traileurs – en tout cas chez moi en Haute-Savoie – sont déjà très sensibles à ces sujets. Par exemple, ça fait longtemps que nous faisons attention à ne pas jeter nos gobelets dans la nature ! Je fais souvent le trail de Gruffy. Tout l’organisation y est très responsable : il y a des toilettes sèches, la tambouille après course se fait sans électricité mais avec du bois, on y sert des bières locales…
Sébastien, tu fais quoi d’autres dans la vie à part courir ?
Je passe du temps avec ma famille et je travaille ! J’ai créé une société il y a 6 ans, To The Fit, qui est spécialisée dans le patronage des vêtements. Nous accompagnons des marques d’outdoor de ski, running, vélo, escalade.
C’est comme ça qu’on s’est rencontré !
Effectivement, depuis 1 an, je suis super heureux de travailler avec vous et d’être associé à la belle aventure Spiridon qui conçoit des vêtements de sport de haute qualité dans une démarche durable. Mon papa faisait partie d’un Club Spiridon. La boucle est bouclée !
RENCONTRE AVEC FRANCK TUIL
Co-fondateur, entrepreneur à impact* et marathonien.
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Franck vit entre Paris et la région du pays d'Othe, où la forêt est très présente. Il est tombé amoureux de l'histoire de Spiridon en 2016 en visionnant le magnifique film de Pierre Morath, Free to run. A la sortie de la salle, il se dit que ce monde a plus que jamais besoin des valeurs de Spiridon mais aussi d'une alternative pour s'équiper correctement avec des matières écologiques, recyclées en Europe, loin de l'Asie.
En 2019, il approfondit le sujet et remonte la piste des ayant-droits, de Genève jusqu'à Baltimore aux US et se lance dans le grand bain en 2020.
Cette renaissance, il la partage avec tous les passionnés de course à pied, ainsi qu'avec l'équipe et les partenaires. Dans un premier temps, la création des vêtements avec le minimum d'impact environnemental (ce qui devrait être le cas de toutes les Start-ups depuis 5 ans) et plus tard qui sait, un lieu d'échange et de partage atypique et certainement mobile.
Depuis 2 ans, on attend son interview :-) Il répond : "La star c'est Spiridon et sa communauté"
*C'est quoi un entrepreneur "à impact" ? Être un entrepreneur à impact, c'est intégrer dans son activité des pratiques vertueuses pour l'environnement et le social, pour ses clients, ses fournisseurs.
Franck est membre de l'association Impact France et de En Mode Climat.
A suivre...