Saintélyon - Course mythique entre la nuit, le froid, le verglas, une vraie course libre qui rassemble. Le départ de SaintéLyon rempli de lampes frontales.

SaintéLyon : La course des frontales

L’Histoire 

Créée en 1952 comme simple randonnée hivernale entre Saint-Étienne et Lyon, la SaintéLyon n’avait rien d’une course au départ. À cette époque, courir la nuit en hiver relevait presque de l’utopie. Les premiers participants, lampes à la main et chaussures de ville aux pieds, bravaient le froid, la neige et les sentiers glissants dans un esprit d’aventure et de camaraderie.

Mais dans les années 70, quelque chose change. Le souffle d’un mouvement nouveau traverse la France : la course libre. Un vent de liberté inspiré par le mouvement Spiridon, qui prône une pratique populaire, joyeuse et libérée du chronomètre. Ce courant donne des ailes à la SaintéLyon. En 1977, elle autorise pour la première fois les coureurs à... courir. Le mythe entre dans une nouvelle dimension.

Le réveil des pionniers

Libérée, la course attire de nouveaux profils. Des coureurs d’endurance, des passionnés de l’effort long, de la nuit, du silence. Des figures émergent, comme Michel Delore, multiple vainqueur dans les années 70–80. La SaintéLyon devient progressivement plus exigeante : les sections de route cèdent du terrain aux sentiers, le dénivelé s’intensifie, la météo reste fidèle à elle-même imprévisible et souvent rude.

Mais c’est aussi une époque où l’esprit Spiridon reste très présent : pas de strass, peu de sponsors, mais une atmosphère fraternelle. Une épreuve à taille humaine, où on vient autant pour le défi que pour le partage.

Icône actuelle du monde outdoor

En l’espace de 70 ans, la SaintéLyon est devenue une véritable institution de l’outdoor. Avec plus de 17 000 dossards vendus chaque année, souvent en quelques jours, elle attire une foule de coureurs venus vivre “la nuit la plus longue”. Les formats se sont multipliés : solo, relais, sprint, express. L’organisation s’est professionnalisée. Et l’image de la course, avec ses frontales alignées dans la nuit, sa boue collante et sa lucidité vacillante, fait désormais partie de l’imaginaire collectif du trail.

Mais malgré cette évolution, la SaintéLyon n’a rien perdu de son âme. Elle incarne encore cet esprit libre et accessible.